Comment j'en suis venue au Yoga Kundalini et pourquoi j'y suis restée :-)


Une chose est certaine : j'avais rendez-vous avec le yoga Kundalini. Je fis probablement quelques détours avant que la rencontre ait lieu. Mais en quelques semaines, j'avais acquis la conviction et la détermination de devenir enseignante de cette pratique ancestrale.

On associe souvent des aptitudes physiques, parmi lesquelles en premier lieu la souplesse, quand on évoque la pratique du yoga. C'est ainsi que cette pratique est représentée : des corps souples et affûtés présentent des postures défiant les lois de la gravité. Autant dire que je ne me sentais pas concernée.

Ma formation puis ma pratique du shiatsu et du do-in, ainsi que du Qi-Gong, m'ont permis de me confronter à une forme de manque d'aisance corporelle et d'expérimenter les bienfaits de la pratique des étirements et de la respiration en conscience. Grâce à ces pratiques, j'expérimentais déjà un autre rapport à mon corps et à mon être tout entier.

En commençant le yoga Kundalini, il m'a semblé "repartir de zéro". Et ce n'était pas grave ; j'avais gravi une montagne une fois, pourquoi ne pourrais-je pas gravir celle-ci ? Et l'excursion s'est avérée d'emblée tellement prometteuse que je me sentais galvanisée. J'ai eu la chance de rencontrer une enseignante, Lydia Ledoux, qui proposa une session de pratique matinale de 30 minutes, tous les jours pendant 40 jours. J'ai eu la sensation d'un miracle qui se produisait tant mes conditions de vie, matérielles notamment, semblaient s'améliorer. Je me souvenais également beaucoup plus de mes rêves et j'apprenais beaucoup ainsi de mon état émotionnel souterrain. Je me sentais devenir de plus en plus "sage".

A la fin de chaque séance, j'éprouvais une sensation intense de plénitude et de sérénité mais autre chose de plus profond et de plus puissant était aussi en mouvement. Cette vague de changement était suffisamment importante pour que cela secoue mes repères, mes fondations et que mon vieux compagnon, mon ego, vienne me demander des comptes. Et il s'est montré virulent, accaparant voire tyrannique. C'était très déstabilisant mais intuitivement je me suis dit :" Traverse. Observe. Regarde ce que cela dit de toi." Etre en prise successivement avec toutes ses vieilles colères n'est vraiment pas agréable à vivre. Je me disais aussi : "Si ça se présente maintenant c'est que je dispose des ressources pour m'en libérer." Et tous les jours, je déroulais mon tapis pour pratiquer seule, ou en suivant un cours en ligne.  L'évidence des bienfaits de cette pratique ne se questionnait pas. 

Mon inscription à la formation d'enseignante ne semblait pas acquise et finalement les choses se sont réalisées facilement et je suis partie en stage plus rapidement que je n'osais l'espérer. J'étais impatiente et aussi un peu inquiète : je partais en formation avec deux genoux mal en point mais cependant avec l'assentiment du chirurgien orthopédique consulté quelques jours avant mon départ. Evidemment, j'ai pensé "Mais tu te prends pour qui ?". Mais mon enthousiasme et ma détermination étaient plus forts.

Je ne raconterai pas ici le déroulement de ma formation. Les mots manqueraient sûrement d'ailleurs. Je suis infiniment reconnaissante à mes enseignants, Ishwara Kaur et Kirpal Singh Khalsa. Leurs enseignements continuent de me guider et de m'inspirer au quotidien. Je continue à me former.

J'ai gravi un sommet mais le monde est vaste et il y a encore tellement à explorer. C'est merveilleux !

J'ai observé qu'il n'existe pas deux expériences identiques de la pratique du yoga Kundalini ; un cours ne produira pas les mêmes effets chez tout le monde parce que nous sommes toutes et tous différents et que les réajustements, libérations et autres rééquilibrages n'agissent de fait pas uniformément. A chacun.e de faire son expérience, à son rythme, de cette pratique juste et puissante. 

Pour ma part, j'accède enfin durablement à cet ailleurs en moi, cet endroit où le point de vue change. Auparavant, j'avais acquis des techniques et une qualité d'auto-analyse qui me permettaient d'atteindre cet état, de prendre du recul en somme. Mais à la moindre grosse vague, je me retrouvais engloutie. Certes, je refaisais surface mais au prix de blessures réveillées et d'épisodes de grosse fatigue. Au stade où j'en suis, je suis capable de voir la vague arriver sans perdre mes moyens ; je pagaye vigoureusement et régulièrement et quand cela secoue vraiment fort, j'inspire, j'expire, j'inspire, j'expire... Tout va bien.


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